21/09/2011 Panem et circences (La Grande fête du Lion) !

Nul doute que la foule a trouvé son compte dans la débauche d’images d’Epinal, de jeux de rôle, de repas républicains et de reconstitutions folkloriques dont de savants experts en communication ont bombardé la Vieille Ville deux jours durant. Bon d’accord, il y a le théâtre. Celui de François Jacob pour nous rappeler que la guerre est une connerie et que tout cela est bâti sur les tripes sanguinolentes des soldats morts. Mais quelque soit la qualité de la scénographie, la prestation des comédiens (en l’occurrence de la comédienne), les efforts du texte pour convoquer les grands mythes du théâtre grec, on peut s’interroger sur la portée réelle de cette rébellion formelle.

Si, effectivement, le Lion est le féroce prédateur dans le ventre duquel on trouvera les restes des victimes des guerres franco allemandes, les larmes des femmes, des sœurs et des mères, s’il est cette figure haineuse qu’il faut démolir, alors l’inauguration est une vaste supercherie dont l’image guerrière sortira renforcée. On voit ici toute l’ambiguïté d’un théâtre qui n’y peut mais. Soyons conséquents : ce n’est pas à l’inauguration du Lion qu’il aurait fallu procéder mais à sa destruction ; ce n’est pas dans une toile blanche qu’il aurait fallu l’emballer, mais dans un drap ensanglanté (du sang des Communards par exemple). On aurait simplement dû lui faire sa fête.

 

Théâtre amateur Belfort

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