AU VILLAGE FIN

7

Joseph

Quel jour on est ?

Jean

Vendredi.

Joseph

Pourquoi tu me dis pas la vérité ?

Jean

Quelle vérité ?

Joseph

Tu sais. Tu sais bien de quoi je parle. Tu sais que ça s’est pas passé.

Jean

Meriem ?

Joseph

Je m’en fous de celle-là. L’autre. Celle qui me préparait les bains de pieds. Il y a longtemps qu’elle aurait dû rentrer.

Jean

Elle a un nom. Elle s’appelle Madeleine. C’est la sœur de ma mère. Elle est malade.

Joseph

Pas comme ça. Elle avait dit qu’elle passerait des examens. Trois jours, quatre jours. Tu me prends pour un âne ? S’ils la gardent c’est pas pour rien. C’est qu’ils sont décidés.

Jean

Ça va. Ils l’ont opérée. Ils savent pas ce que ça va donner. Faut attendre. Peut-être qu’il faudra encore. Peut-être qu’elle en a trop fait, trop supporté et qu’elle ne reviendra plus.

Joseph

Tu l’as vue ? réponds, t’es allé la voir ? Sûr que t’y es allé et que tu me caches quelque chose.

Jean

Oui, je suis allé la voir.

Joseph

Pourquoi t’as rien dit ? tu crois que je suis déjà les pieds devant ?

Jean

Elle voulait pas. Elle a dit : faut pas qu’y s’inquiète, faut pas qu’il fasse des cauchemars.

Joseph

Et quoi encore ?

Jean

Qu’elle est bien. Qu’on s’occupe d’elle. Elle s’est toujours occupée des autres. Maintenant on s’occupe d’elle. C’est plutôt agréable, elle a dit. Ça donne pas envie de revenir trop tôt. Il faut qu’elle reprenne des forces pour revenir s’occuper de toi.

Joseph

Pour s’occuper de nous.

Jean

Je peux me débrouiller tout seul.

Joseph

On a vu. T’as pas été foutu de garder l’autre. De garder l’autre là, qu’osait pas montrer ses cheveux. Qu’aurait montré son cul, plutôt que ses cheveux. Tu veux que je te dise : t’es un fichu bon à rien, même pas capable de préparer un bain de pieds.

Jean

Je réponds rien parce que t’es vieux et que t’as plus ta tête. T’as la langue qui s’agite, c’est tout. T’as tout fait pour qu’elle parte.

Joseph

C’était pas à moi de la retenir.

Jean

Moi aussi je pourrais foutre le camp. Depuis le temps. Depuis le temps que tu me pèses. Depuis le temps que j’aurais pu avoir une vie à moi.

Joseph

Qu’est-ce que tu attends ? bon dieu, qu’est-ce que vous avez tous à me coller aux fesses ? Et l’autre là-bas dans son lit d’hôpital qui s’imagine que j’ai encore besoin d’elle ! et toi que c’est pire depuis que tu travailles plus et tous ces connards qui pensent qu’à venir sucer mon fric ! qu’est-ce que tu attends ? Y a seulement quelqu’un qui voudrait de toi ? parce que les vieux c’est bien quand ils pissent au bassinet, mais dès qu’ils peuvent plus alors faut que ça crève et vite, faut que ça file dans la tombe ! t’inquiète pas, j’ai tout mis de côté pour payer l’enterrement et le monument sur la tombe.

Jean

T’appellera le Samu quand tu auras envie de pisser ?

Joseph

Je m’en trouverai une de Madagascar. J’ai l’argent pour ça et j’aurai pas besoin du Samu pour m’aider à pisser !

(Entre Serge)

Serge

Je peux…

Jean

Si tu crains pas…

Serge

Ça s’arrange pas, je vois.

Jean

T’aurais pas de quoi m’héberger quelques jours ?

Serge

Toi aussi ?

Jean

Y en a d’autres ?

Serge

La femme du désert.

Jean

Chez toi ? j’y crois pas. Pas avec ta femme.

Serge

Non, chez ma mère.

Joseph

J’ai pas mis le curé à la porte pour avoir des messes basses chez moi.

Serge

Bonjour, Joseph.

Joseph

Tu peux m’expliquer comme ce grand con a fait pour perdre son boulot ?

Serge

Justement, je venais pour ça. Mr Belon, il serait prêt à revenir sur sa décision vu qu’il trouve personne pour remplacer Jean. Il y en a qui passent, mais ils tiennent pas. Le plus qu’on est resté c’est trois jours. Alors comme il est obligé de faire le boulot et qu’il a prévu d’aller faire du ski en février, il veut bien reprendre Jean.

Joseph

C’est tous la même racaille. Ça s’engraisse sur le dos des ouvriers et quand il faut se mettre au boulot ça peut plus, ça a plus rien dans la culotte, ça peut pas et ça pleure. Faut le laisser pleurer jusqu’à ce qu’il ait les yeux secs.

Serge

Il y en a qui refuserait pas le travail à ce qu’il paraît. L’agence pour l’emploi elle en envoie. Mais quand ils sont pas aussi blanc que le camembert, il y a toujours quelque chose qui va pas.

Joseph

Qu’est-ce que tu dis de ça….

Jean

J’ai pas envie de reprendre.

Serge

C’est que du boulot, il y en a pas tant que ça.

Joseph

Tu vas y retourner, je te dis !

Jean

Faut que je réfléchisse.

Joseph

A coups de pieds dans le cul, je t’aurais fait réfléchir si je pouvais encore ! Vous avez raison les gars, continuez comme ça mais venez pas pleurer le jour où les types d’Asie ou d’Afrique auront pris votre place. Vous irez leur lécher la main pour avoir un petit peu à manger.

Serge

On s’entend plus Joseph…

Jean

Viens, allons plus loin…. Meriem , comment elle va ?

Serge

Bien. Ma mère est à moitié aveugle et sourde, ça aide pour se comprendre.

Jean

J’ai pas été correct avec elle.

Serge

Elle se plaint pas.

Jean

Qu’est-ce qu’elle va faire ?

Serge

Elle a écrit. Elle attend la réponse. Pendant ce temps, elle s’occupe de ma mère.

Jean

C’est mieux pour elle.

Serge

Qu’est-ce qui c’est passé ?

Jean

Incompatibilité d’humeur.

Serge

Tant de kilomètres et arriver à ça., c'est honteux.

Jean

C’est pas aussi simple.

Serge

Tu vas la laisser repartir ?

Jean

Qu’est-ce que je peux faire ? Personne n’en veut. Pas plus ici que dehors. C’est mieux qu’elle s’en aille.

Serge

Je crois, oui, c’est mieux et faut que ça se fasse vite.

Jean

Pourquoi ?

Serge

Ils sont plusieurs à tourner autour de la maison. Ils ont senti la chienne et ils ont pas de limite. C’est pas ma mère qui peut faire grand chose. Je voudrais pas que ça vienne salir sa réputation, on n’est pas des proxénètes.

Jean

Oui, c’est mieux qu’elle s’en aille le plus vite possible.

 

8

Madeleine

C’était l’heure de ton bain de pied.

Joseph

C’est quand il veut.

Madeleine

C’est tous les jours, à cause de la gangrène qui va te manger le pied.

Joseph

Y a plus rien à manger là en bas. Y a plus que les os.

Madeleine

Je vais te préparer ça.

Joseph

Faut pas.

Madeleine

Où est passé le vinaigre ?

Joseph

C’est la femme du désert. Elle a tout mélangé.

(Madeleine cherche, se fatigue)

Jean

C’est trop tôt. Faut te reposer. C’est le médecin qui l’a dit.

Joseph

Mon bain de pied, y peut attendre.

Jean

Assieds-toi. Je vais te chercher à boire.

(Il sort)

Madeleine

C’était dur. Y a pas un jour où j’ai pas pensé à la maison.

Joseph

Moi aussi j’ai pensé à toi.

Madeleine

Ça te ressemble pas.

Joseph

Elle m’aurait laissé crever sans mon bain de pied.

Madeleine

C’est pas plutôt toi qui te laissais crever ?

Joseph

Y t’ont fait quoi ?

Madeleine

Des trucs de femme. Je pourrai pas avoir d’enfant.

Joseph

Ça risquait plus, alors… C’est vrai, faut que tu fasses une croix là-dessus.

Madeleine

Même comme ça, même comme ça…

(Retour de Jean)

Jean

J’ai pas trouvé grand chose. On a presque plus rien.

Madeleine

Qui c’est qui faisait les courses ?

Jean

On pouvait pas l’envoyer. Et moi, je sais pas tout. Juste le minimum.

Madeleine

C’est pas demain que je pourrai. Il y a beaucoup de choses que je pourrai plus. Ca serait bien d’avoir quelqu’un pour m’aider. Je veux dire quelqu’un d’autre que la femme du désert.

Jean

Elle est partie.

Madeleine

C’est mieux. C’est pas un monde pour elle ici.

Jean

En fait, elle est pas allée loin.

Madeleine

Elle a trouvé quelqu’un.

Jean

Chez la mère de Serge.

Joseph

Il a tous les avantages et pas les inconvénients. J’ai toujours pensé qu’il était moins con que toi.

Jean

En attendant, il faut qu’il s’explique chez les gendarmes.

Madeleine

Pourquoi les gendarmes ?

Joseph

Dis-lui, dis-lui que j’avais raison.

Jean

A cause de Meriem.

Joseph

C’est pas que ça. Ils sont venus. Ils voulaient parler à Jean. Il était sorti. Alors, ils l’ont convoqué à la gendarmerie.

Madeleine

Qu’est-ce qu’ils voulaient ?

Jean

Je leur ai dit comment elle est arrivée, pourquoi elle est partie. Faut que je me tienne à disposition. Le juge pourrait avoir besoin de me voir.

Madeleine

T’as rien fait de mal…

Joseph

Il a fait le con. Il nous a rien dit. Elle aurait des choses à se reprocher.

Jean

Il y a des témoignages. Racolage passif.

Madeleine

Ça veut dire quoi ?

Jean

C’est le client qui va à la femme et pas l’inverse.

Madeleine

C’est ça qu’on lui reprocherait ?

Jean

C’est un coup monté par les gars du bistrot. Des faux témoignages. Mais ça arrange beaucoup de monde. Elle pourra pas rester. Elle a pas de papier. Ils vont la renvoyer chez elle.

Madeleine

Et à toi, ça te fait rien ?

Joseph

Qu’est-ce que tu veux que ça lui fasse ? Si on s’était foutu de ma gueule comme…il est trop mou, comme sa mère, mou comme sa mère.

Jean

Ils ont fait un pari. Le premier qui coucherait avec elle, il aurait l’apéro payé par les autres pendant un an. Mais ils y arrivaient pas. Alors, ils ont eu de la rancœur et de la méchanceté. Ils sont allés voir les gendarmes et ils ont raconté leurs trucs.

Madeleine

Sont pas malins.

Joseph

Moi aussi, j’aurais marché dans la combine.

Madeleine

Avec tes jambes ? t’es comme un piquet pris dans le béton.

Joseph

Tu peux parler, on est deux maintenant à avoir les pieds dans le béton.

Madeleine

Je sais pas comment on va faire.

Jean

Je suis là.

Madeleine

T’auras pas le temps. Faut que tu cherches du travail.

Joseph

Monsieur Belon, il veut bien le reprendre, mais cet imbécile, il réfléchit.

Madeleine

Y te reprendrait ?

Jean

Je suis pas prêt de baisser mon froc.

Madeleine

C’est si dur d’en trouver du travail.

Joseph

Plus dur que de trouver une femme.

Jean

Je vais me démerder.

Joseph

T’as rien foutu ces derniers jours, même pas t’inscrire au chômage. Tu fais quoi toute la journée ? tu te branles dans ton coin ? c’est pas ça qui rapporte du fric à la maison !

(Il grimace, saisit par une douleur à la poitrine)

Madeleine

Joseph, ça va ?

Joseph

C’est qu’y me fout en rogne…

Madeleine

Calme-toi. Il remonte à quand ton dernier bain de pieds ?

Jean

Une semaine.

Madeleine

Quand le sang circule plus dans les jambes, ça peut remonter au cœur et tout boucher.

Joseph

Faut pas croire, je suis pas encore crevé.

Madeleine

Je vais te préparer le bain de pieds.

Jean

Tu dois pas. Le médecin a dit pas d’effort pendant quinze jours. Vas te reposer. Je m’en occupe.

Madeleine

Mais tu sais pas.

Jean

Vas te reposer.

Joseph

Il sait pas, il sait rien, il a jamais rien su.

Madeleine

Un demi verre de poudre et de l’eau tiède, faut pas que ça le serre aux chevilles.

Jean

Je sais, je t’ai vu le faire mille fois.

(Ils sortent)

Joseph

Je suis pas encore dans le trou. Pas encore. C’est pas un caillot de rien du tout qui va me péter les ventricules. Faudra qu’ils me supportent jusqu’au bout. Je suis pas le dernier des imbéciles. J’ai pas vécu ma vie pour des prunes. J’ai pas vécu ma vie pour craquer au dernier moment. Jusqu’à la fin je respirerai. Jusqu’à mon dernier souffle, je dirai ce que j’ai à dire, même si ça se dit pas, même si ça dérange. (Jean revient avec une cuvette) C’est trop chaud, tu veux me bouillir les doigts de pieds ? (Jean va chercher un peu d’eau froide) C’est trop froid maintenant !

Jean

Va te faire foutre !

(Il sort, entre Meriem)

Joseph

Qu’est-ce que tu veux ? vas-t-en ! y t’ont pas gardée à la gendarmerie ?

Meriem

Vos doigts de pieds….la chair est bleue.

Joseph

Il y a longtemps que je sens plus rien. Y a longtemps que je suis un fantôme. Je fais semblant de vivre, mais c’est mort. J’attends. J’attends qu’il me fasse un petit-fils. C’est plus facile d’attendre quand on est un fantôme. C’est un bon à rien. Il est pas capable de contenter une femme. Me dis pas le contraire, il t’a même pas touchée. Et toi aussi t’es une sorte de fantôme, pourquoi tu reviens ?

Meriem

Les gendarmes m’ont relâchée. Je ne sais pas où aller.

Joseph

Retourne chez toi. Ici, c’est pas un monde pour des femmes comme toi. Qu’est-ce que tu fais ?

Meriem

Je masse.

Joseph

T’es sûre ? Je sens rien.

Meriem

C’est presque mort.

Joseph

Y me couperont pas les jambes. Je finirai pas cul de jatte. Pourquoi ils t’ont arrêtée les gendarmes ?

Meriem

Troubles à l’ordre public. Ils se rassemblaient par dizaines devant la maison. Ça gênait la circulation.

Joseph

Pourquoi tu masses plus ?

Meriem

Ca ne réagit plus.

Joseph

Va plus haut, jusqu’à ce que tu retrouves la vie. Encore plus haut. Encore…

Meriem

Je ne peux pas.

Joseph

C’est mort aussi. Je le sais. Un homme qui bande plus est un homme foutu.

Meriem

Calmez-vous.

Joseph

C’est le caillot, il bloque le sang qui va dans le joyau.

Meriem

Donnez-moi votre main.

Joseph

Si je veux.

Meriem

Ne bougez pas.

Joseph

Tout à l’heure déjà…La brûlure revient. Ça m’a brûlé longtemps dans les jambes et maintenant c’est la poitrine.

Meriem

Il faut appeler une ambulance.

Joseph

Crever dans les bras d’une femme du désert. Il manquerait plus que ça.

Meriem

Taisez-vous.

Joseph

Pas d’ambulance, pas de médecin. Rien. J’en ai trop vu, trop subi. Je connaîtrai jamais mon petit fils. Dans les bras d’une étrangère, j’ai pas de chance. J’ai jamais eu de chance. Va le chercher. Faut que je lui dise… (Elle sort) Ce coup-ci, ils me baiseront pas. Je les aurai. Plus de joyau dans la culotte. Un caillot gros comme le poing qui arrive dans le cœur. Et ça se répand. Ca se répand. Y m’auront… (Il s’affaisse, entrent Jean et Meriem).

Jean

Joseph ?

Meriem

C’est fini. Il bat plus.

Jean

Joseph ? Joseph…

(Entre Madeleine)

Madeleine

Qu’est-ce qu’il a ?

Jean

Y fait sa tête de cochon.

Madeleine

Redresse-le.

Jean

Il tient plus, il tient plus droit.

Madeleine

Joseph…

Jean

Je vais appeler le médecin.

Madeleine

Ça sert à rien…

Jean

Faut bien que quelqu’un constate.

(Il sort)

Madeleine

C’est elle, une étrangère que t’auras vu en dernier, avec laquelle tu as parlé en dernier. Pourquoi tu m’as pas appelée ? Je me faisais du souci, je suis revenue même pas guérie et toi…t’attends même pas que je reprenne des forces. Et toi, tu pars sans me dire au revoir comme si on n’avait jamais vécu ensemble. J’aurais préféré ne pas rentrer. Savoir que t’étais fini et ne plus revenir. De toute manière j’ai plus la force, je m’occuperai plus de toi et tu grogneras plus. C’est le silence maintenant, c’est dans le silence que tu reviendras nous parler. C’est les mots qui vont nous manquer.

 

9

Jean

Tu peux rester tant que tu veux.

Meriem

J’ai écrit hier, j’attends la réponse.

Jean

Par ici, tu trouveras pas de travail. Tout ce qu’on trouve ici c’est des mecs seuls qui passent à travers leur jeunesse et finissent vieux avant d’avoir vieilli. C’est tout ce qu’on trouve et ça fait peur aux femmes.

Meriem

Alors, pourquoi tu restes ?

Jean

Il y a Madeleine. Je peux pas la laisser seule. Elle a besoin d’aide.

Meriem

Emmène-là avec toi.

Jean

Les vieux c’est comme les plantes. Quand tu les enlèves du sol où elles ont poussé, elles crèvent.

Meriem

Tu quitteras jamais ce village.

Jean

Je sais rien d’autre que de tourner les fromages. Le patron, il veut bien me reprendre. J’irais faire quoi ailleurs ? ramasser les ordures ?

Meriem

C’est plus facile de vivre parmi les fantômes.

Jean

Oui, je préfère mes fantômes à tous ces morts-vivants.

Meriem

Moi, j’ai peur des fantômes.

Jean

Je l’entends souvent. Pas une voix du dedans. Une voix du dehors. Une voix qui vient de la cuisine ou de sa chambre.

Meriem

Faudrait tout désinfecter avec de l’eau de javel. Repeindre les murs et enlever le lino. Jeter les vieilles casseroles et brûler les vieux journaux. Ouvrir les fenêtres et changer les meubles. Faudrait tout reprendre. Faudrait tout reprendre pour qu’une femme puisse s’installer ici. C’est ça, il faudrait faire de la place.

Jean

C’est d’abord dans ma tête qu’il faudrait faire de la place.

 

 

FIN

 

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