La dramaturgie des foires bio.

Le dénigrement de Mai 68 et des années soixante-dix n’a jamais cessé. On leur reproche tout et n’importe quoi. Dans ce fourre-tout idéologique, une chienne n’y retrouverait pas ses petits. Il est donc bon de revivre le temps d’une journée un peu de cette utopie bienfaisante. Par exemple, à la Foire bio de Longchaumois.

On y trouve de quoi boire, manger, s’habiller, se pouponner, s’équiper, lire, réfléchir, s’informer, se divertir. On vend ce qu’on a produit. Pas de multinationale, pas de pub. Des artisans, des artistes. Les bonnes odeurs vous assaillent de partout, excitent les papilles et les narines. On va, vient, discute. Ça bouge dans les montagnes. Les idées étaient belles, mais on ne s’en est pas contenté. On a réfléchi, on a créée, on a produit et on a encore réfléchi. Parfois, tout cela peut paraître confus. Mais il y a bien un centre, un cercle autour duquel s’instaure le débat. Un cercle vide. Le pouvoir est ce vide que viennent combler nos intuitions, nos réflexions, nos coups de gueules, nos point de vue, nos compromis.

Et le théâtre dans tout ça, lui qui utilise rarement le cercle, parfois le demi-cercle et presque toujours des dispositifs frontaux, de quel pouvoir est-il le simulacre ?

Celui du roi, du peuple ou de la religion?

Quel metteur en scène oserait proposer un espace vide ? Un spectacle qui ressemblerait au film de Guy Debord, Hurlement en faveur de Sade, soit 24 minutes d’écran noir. Une scène vide pendant dix minutes est-ce seulement supportable ?

 

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