Corrigé des variations saisonnières (extraits)
Un Vous venez souvent ?
Deux Une fois par trimestre.
Un A votre âge ?
Deux Il n’y a pas d’âge pour…..
Un Pour…
Deux Tomber dans le puits.
Un C’est terrible.
Deux Faut s’accrocher.
Un Pour remonter ?
Deux Pour pas couler.
Un Je ne sais pas nager.
Deux Vous êtes jeune, vous avez encore le temps d’apprendre.
Un C’est pour ça que je me suis inscrit.
Deux Pour apprendre à nager ?
Un Pour apprendre un métier.
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Deux Faut jamais leur dire non.
Un Même quand…
Deux Vaut mieux tenir sa langue.
Un Ça tombe bien, j’ai une boucle d’oreille.
Deux Quel est le rapport ?
Un Sur la langue, une boucle d’oreille sur la langue.
Deux Ah, un piercing !
Un Il y avait une promo, j’en ai profité. Pendant une semaine, j’avais comme un steak dans la bouche tellement elle avait enflé. Depuis ça va mieux.
Deux Faudra l’enlever.
Un La langue ?
Deux Non, la boucle.
Un Pourquoi ?
Deux Les employeurs n’aiment pas ça.
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Un Mais alors pourquoi vous venez ?
Deux Pour la correction.
Un La correction ?
Deux … des variations saisonnières.
Un Vous venez souvent pour la correction des…
Deux Une fois par saison.
Un Evidemment, j’aurais dû y penser. C’est dur ?
Deux En été, c’est bien, c’est calme, vu qu’ils sont tous en vacances. A la fin de l’automne, ils sont stressés, faut que ça baisse. Alors, ils cherchent la petite bête pour faire baisser.
Un J’imagine.
Deux Non, c’est pire.
Un Tant que ça ?
Deux Chaque jour, c’est pire. Ça ne s’arrêtera jamais.
Un Faudra bien.
Deux Quand on sera dans le trou, pas avant.
Un Vous avez de la chance, ça ira plus vite pour vous que pour moi.
Deux C’est ce qu’ils me disent : patientez, ça viendra vite.
Un En y regardant de près, vous n’êtes pas si vieux.
Deux Pas vieux : senior !
Un Paraît qu’on devient senior de plus en plus tôt.
Deux Et on reste jeune de plus en plus tard.
Un L’étau se resserre, bientôt il n’y aura plus que des jeunes et des vieux.
Deux Des juniors et des seniors. La vie se rétrécit. On n’en a pas conscience. Elle s’allonge et elle rétrécit en même temps.
Un C’est vrai, depuis quelques années, je me sens un peu plus à l’étroit.
Deux Ce n’est qu’un début.
Un Vous croyez qu’il y aura une fin ?
Retraite anticipée (extraits)
Hamlet Mon père était bon avec ses salariés et atroce avec ses enfants. Aujourd’hui, c’est le contraire: nous sommes durs avec nos salariés et copains avec nos enfants. Nous n’avons pas le choix. Les banquiers, savez-vous, n’ont ni dieu ni maître. Ils sont au-dessus de nous, de vous comme de moi. Vous me suivez Mme Bitterlin?
Mme Bitterlin J’ai du mal à prendre de la hauteur. L’eau froide et le sel ont eu raison de mes articulations.
Hamlet Certainement, nous avons beaucoup à nous faire pardonner. Toutes ces années ont été dures pour tout le monde.
Mme Bitterlin C’était ainsi.
Hamlet Nous n’avons pas été aussi attentifs à nos salariés qu’il l’aurait fallu.
Mme Bitterlin Je ne me plains pas. J’ai toujours été payé au 30 du mois, même pendant les grèves.
Hamlet Parfois, Mme Bitterlin, nous aimerions être à votre place, faire notre boulot patiemment, avec cet amour du geste bien fait qui vous caractérise (son téléphone sonne).Excusez-moi !.. (au téléphone) Non, pas maintenant, je suis en entretien… oui, demain, demain… (il raccroche). Le téléphone portable, c’est une plaie. Mais comment s’en passer dans ce métier ? J’aurais voulu être prof de karaté. Mon père a refusé. Il m’a obligé à suivre une école de commerce. Et me voici l’esclave de ce… de ce… Vous en avez un Mme Bitterlin ?
Mme Bitterlin Moi? Non.
Hamlet Heureuse Mme Bitterlin. Pas de portable, pas Internet, fume pas, bois pas, vivra centenaire.
Mme Bitterlin Si, un verre de vin à chaque repas.
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Hamlet Les lois de l’économie sont impitoyables. Nous en souffrons tous. Il faudra nous aider Mme Bitterlin.
Mme Bitterlin Ah ?
Hamlet ous donner juste un petit coup de pouce. Naturellement dans le respect des conventions.
Mme Bitterlin Je ne sais pas si je...
Hamlet Mais si, mais si. Tenez, tous ces gens au chômage, ils nous aident à leur façon. Nous avions perdu le sens de la responsabilité individuelle, ils nous obligent à la repenser.
Mme Bitterlin Je ne comprends pas.
Hamlet On a trop attendu de la société qu’elle prenne tout en charge. Il s’agit maintenant d’apprendre à se passer d’elle. Aide-toi, la société t’aidera.
Mme Bitterlin Je ne vois pas le rapport avec le coup de pouce que je...
Hamlet Vous êtes attachée à cette entreprise depuis plus de quarante ans, n’est-ce pas?
Mme Bitterlin Oui.
Hamlet Ne pensez-vous pas qu’il serait temps de reprendre votre liberté?
Mme Bitterlin Vous voulez dire que je démissionne
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Hamlet Je ne suis pas un salaud Mme Bitterlin. Je ne fais pas pression pour que... Enfin, démissionner et perdre tous vos avantages! Me prêter cette sorte de perfidie. Non, nous allons nous séparer dans le cadre d’un plan social qui préservera vos droits. Ainsi, vous aurez contribué à sauver l’entreprise pour laquelle vous travaillez depuis si longtemps. Comprenez-moi bien, je ne cherche pas à vous... mais au nom de cette vieille complicité...
Mme Bitterlin Le chocolat, le téléphone portable, la découpe au laser, les négociations qui s’éternisent, le coup de pouce, le fantôme de votre père, oui tout y est. Mais lui, il n’aurait jamais...
Hamlet Il vous a laissé travailler dans le froid, le sel et l’humidité, dix heures par jour et pour des salaires de merde. C’est ça que vous regrettez Mme Bitterlin ? C’est ce temps-là que vous regrettez ? J’étais enfant et j’ai vu comment il vous traitait. N’oubliez pas Mme Bitterlin, ne l’oubliez pas!...