LES POLAROÏDS DU PAS DE CÔTE 2012

(Choses vues, entendues et écrites par des spectateurs ou des participants)

 

1 Il est tard. Elle s'est assoupie sur une chaise dans le hall au pied des escaliers. Les gens vont, viennent, discutent, s'attardent à la librairie. Son visage reste impassible, les yeux fermés. Elle semble avoir rejoint le théâtre intime de ses rêves. La vie est un songe.

 

2 Un flash soudain, survenant à la toute fin, sur la musique de Serge LAMA et ces banderolles formées par les lettres accrochées par les comédiens : je me revois soudain, tenant la main de maman, elle-même fièrement au bras de son fils, mon grand frère, en "perm", revenu d'Algérie, engagé dans les "paras". Tout est revenu d'un coup, cette maman qui attendait les lettres de "son grand" avec cette impatience teintée d'angoisse, j'avais 6 ans, 7 peut-être ... je n'ai pu retenir mes larmes, j'ai encore la gorge serrée en écrivant ces lignes, merci au spectacle vivant, merci pour cette immense émotion, merci ...

 

la vie c'est mortel

 

3 Et M. de s’installer dans la petite salle du Granit après « Chers parents » pour un autre conflit nettement moins dramatique. Enfin on le pense, car on n’en connait pas encore l’intensité, puisqu’on ne l’a pas encore vécu, et Thémis veille sans casque bleu. Et de me confier à l’issue de cette guerre que ses zygomatiques sont en caoutchouc, comme ce rire l’a apaisée. Magie du théâtre qui suscite tant d’émotions !

 

guerre du pneu

 

4 Armand Laurent lors du débat : "on ne prépare pas une randonnée dans les Vosges comme un trekking en Hymalaya".

 

5 En passant dans le hall d'exposition du rez-de-chaussée, mon attention se porte sur un petit livre posé sur un coffre. Je suis pressé et reporte à plus tard la satisfaction de ma curiosité. Le soir, même accroche, mais je suis encore plus pressé. Le lendemain, je passe au même endroit avec le concierge. Il me dit : "on  a volé un livre".  Je m'étonne, il se tourne en direction du coffre. Le petit livre n'y est plus ! Le théâtre n'est pas sous vidéo surveillance, on ne saura jamais qui a commis le forfait. D'ailleurs, un théâtre qui serait sous vidéo surveillance ne serait plus un théâtre. Une pensée n'appartient à personne, il est impossible de la voler.  

 

6 Le spectacle va bientôt commencer. Le régisseur du théâtre attend au pied de l'escalier. Une spectatrice se présente, lui tend son billet qu'il déchire.  Et d'autres encore. Au théâtre, inévitablement, on est amené à jouer plusieurs rôles.

 

7 Ah, Traces 2012. Putain, j'y arrive pas. Donc Pas de côté 2012, quelle cotation ?

Thèse

Halte aux cadences infernales. Il faut non seulement arrêter de boire, mais aussi de fumer. Du coup, pas vu l'intro de Tréteaux au débat sur la violence, mais invitation à aller les voir, c'est l'avantage de l'ébauche. Mais avons-nous eu le temps de discuter, entre deux pièces sur la mort ? Ben non, y'avait les entremets. Indigestion ?

Antithèse

Vous avez remarqué cette omniprésence de la mort, et de son pendant, la folie, dans les spectacles ? Bon, rions-en, grâce au talent de Fabienne et sa musicalité. Denis (Falk) s'en est aussi amusé, à sa façon, une belle découverte. Le Fayé virevolte et invite la folie dans nos têtes (bravo à la metteuse en scène). Question folie, le Royaume d'Evette nous a livré ses deux faces, pneumatique et dramatique. Le théâtre amateur se meurt et renaît sans cesse, y'a qu'à voir les jeunes et pas cons de Sens scrupule. Une image reste : seule sur scène, avec son bébé et son noeud coulant.

Synthèse

Le Pas de côté 2012, entre mort et vitalité. Un mort vivant. Vivre d'une belle mort. Mort ou vif. Vive la vie, sur scène à Belfort et peut-être ailleurs.

 

  Vanda

 

 

 

théâtre amateur belfort

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