Le père, Joseph, mobilité réduite, se déplace à l’aide de béquilles.
La tante, sœur de la mère défunte, Madeleine, elle s’occupe du père.
Le fils, Jean, quarante ans, célibataire.
Meriem, mauritanienne.
Gina, coiffeuse à domicile.
Serge, ouvrier.
Mr Belon, fromager.
Phil, villageois.
Joseph
C’est ça ?
Madeleine
Quoi ça ?
Joseph
Qui ne va pas, qui me coupe les jambes. Dans mes artères des jambes, des bouchons. A Paris on circule mieux.
Madeleine
En tout cas, ça ne te coupe pas langue.
Joseph
Pourquoi tu mets le lait dans le réfrigérateur ? c’est pire que tout. Pire que cette saloperie de pain que tu rapportes du supermarché maintenant que le boulanger passe plus.
Madeleine
Il pue ton munster.
Joseph
C’est ça ! la faute à mon munster. Plus de munster, mauvais cholestérol, mauvaise pioche. Toute ma vie mauvaise pioche ! et on voudrait me priver de fromage !
Madeleine
Ca sert à rien de pleurnicher.
Joseph
Si elle avait vécu, elle aurait su. Toi, tu sais pas. Pas de mari, pas d’enfant, tu sais pas.
Madeleine
Je sais que les nuits sont longues, je l’entends qui s’agite dans sa chambre. Il descend, il monte, un jour il cassera tout. C’est comme ça que ça se termine. Ils cassent tout et ils finissent à l’hôpital psychiatrique.
Joseph
Faut bien qu’il fasse. Pendant dix ans j’ai fais seul, parce que tu voulais pas de moi. Et après c’était fini, j’ai eu le mal et les béquilles.
Madeleine
Je suis venue pour m’occuper de lui, pas pour toi. Elle t’a choisi. Moi non. T’es pas capable, tu sais même pas cuire un œuf.
Joseph
Tu sais ce qu’ils disent ? qu’on est comme mari et femme. Je veux pas passer pour un con. Je suis comme un curé avec sa bonne. Et tout ce qui se raconte. Et tout ce qu’on a derrière soi. Ca pèse. Il y a des tonnes de merde et pas que ça. Avec ta sœur, c’était comme un arbre fruitier qui serait en fleurs toujours et des fleurs toute l’année. C’était comme ça avec elle, elle avait les seins de Gina et les fesses de Marilyne. Ca meuble une existence.
Madeleine
Arrête !
Joseph
Au début, on faisait ça trois fois par semaine. Puis il est né. Elle s’est calmée. Je suis devenu mauvais parce que je supporte pas les changements trop brusques. Tu sais ce qu’elle préférait ?
Madeleine
Je m’en fous.
Joseph
Tu sais ce qu’elle préférait ? par derrière. Tu me crois pas ? je crache dans ma main. C’est la vérité vraie ? Toi, t’as jamais senti l’ardeur d’un mec contre ton cul.
Madeleine
Tais-toi, tais-toi ! tu sais que salir. Tu sais que l’amertume. Je pourrais te laisser dans ta pisse et dans ta merde. Tout seul.
(Silence)
Joseph
Si encore, il suivait mes conseils.
Madeleine
Le nœud papillon, la gomina, les chaussures vernies et les chaussettes blanches? il aurait l’air d’un idiot, l’idiot du village.
Joseph
Un foulard de soie rouge noué autour du cou et de l’eau de cologne.
Madeleine
Il a même pas de cravate, même pas une chemise blanche.
Joseph
Avec ce qu’il gagne…
Madeleine
Tu vendrais juste un morceau de forêt, ça changerait tout.
Joseph
Quand je serai mort, y fera ce qu’il voudra. Je serai plus là pour voir comment vous allez dilapider ce que mon père, mon grand père et les autres avant lui ont amassé dans la douleur.
Madeleine
Et après ? il y aura plus personne, alors la forêt elle ira aux bûcherons.
Joseph
Ca viendra. C’est toujours venu. Personne y croyait et il est arrivé. Il est arrivé quand on y croyait plus. C’est une question de sève. Faut le temps que ça monte. Tu sais pas toi ce que c’est la sève qui monte dans le ventre de la femme et qui donne la vie.
Madeleine
Je vois qu’il est malheureux. Je vois que le printemps passe puis l’été puis l’automne. Ca reprend l’année suivante et toujours rien, pas de femme et la résignation de plus en plus et le silence dans le désespoir. J’en ai parlé. Ils organisent des bals spécialement. Il voulait pas s’inscrire. Je l’ai fait pour lui.
Joseph
Il sait pas danser.
Madeleine
Je lui apprendrai.
Joseph
Y saura pas. Moi je savais, même avec mes béquilles je pourrais… Y a encore du café ?
Madeleine
Faut essayer.
Joseph
C’est toutes des pimbêches, des mal aimées, des frigides qu’auront jamais d’enfants. Ca, c’est le pire, une femme et pas d’enfant.
Madeleine
Quoi qu’il fasse, tu trouveras à redire.
Joseph
Rappelle toi Fernand. A l’époque, c’était les mauriciennes. Elle est venue. Ils se sont mariés. Elle est restée deux mois puis elle a foutu le camp. Maintenant, paraît qu’elle vit en ville avec un militaire. Le problème c’est pas de trouver la femme, c’est de la garder. Deux femmes ici, ce serait une de trop.
Madeleine
Parle clair.
Joseph
Une de trop.
Madeleine
Que je devrais partir, c’est ça ?
Joseph
Je dis ce que je dis.
Madeleine
Parce que tu crois que s’il en trouve une , elle va s’occuper de toi ? Tu dis plus rien. T’as du plomb dans la tête. C’est dur de penser que tu serais plus rien, qu’on serait dans une maison de vieux et qu’on aurait plus rien à se dire.
Joseph
Ca te ferait le plus grand bien de pas trouver à redire.
Madeleine
Tu deviendrais quoi ? un koala !
Joseph
Un quoi ? merde, un quoi ?
Madeleine
Un vieux singe qui sent la pisse.
Joseph
Au moins, elle me ferait du gâteau de semoule .
Madeleine
Du chien au riz ou des avocats aux sauterelles.
Joseph
Y a donc plus de française à marier !
Madeleine
Les annonces du Chasseur français c’est rien que de l’outre-mer.
Joseph
C’est pour lui ou c’est pour toi que t’as pris l’abonnement ?
Madeleine
La vérité c’est que j’ai de la douleur à le voir comme ça et que je donnerais ma vie pour le savoir heureux.
Joseph
Alors, t’aurais mieux fait de l’abonner à une revue de cul.
Madeleine
C’est pas besoin. Il a déjà ce qui faut. Y veut pas que je lui range sa chambre, à cause de ça.
Joseph
Ca prouve au moins qu’il est encore sain
(Madeleine se signe)
Joseph
Pourquoi tu te signes ?
Madeleine
Pour pas que ça dégénère.
Joseph
Ferais mieux de me préparer mon bain de pied. Y a le petit doigt qu’est tout violet.
Madeleine
Te le couperont finalement. Puis le pied.
Joseph
M’en fous.
Madeleine
C’est le régime qui te manque.
Joseph
Celui qui m’empêchera le foie gras et les couilles de cochon, il est pas encore né.
Madeleine
C’est la mort qui t’empêchera.
(Entre Jean)
Madeleine
Ca aussi c’est pas normal. Jamais bonjour.
Joseph
Laisse-le. Moi aussi j’étais dans ma prison quand j’étais seul.
Madeleine
Jean, tu peux me passer le vinaigre ?
Joseph
Pourquoi tu mets du vinaigre ? Y a le produit du médecin.
Madeleine
Mon père, il a fait ça toute sa vie et il marchait pieds nus dans les blés fauchés quand les tiges sont comme des pointes d’acier.
Joseph
Ca l’a pas empêché de mourir.
Madeleine
Du cœur. Le ventricule gauche qui a lâché.
Joseph
Tu manges pas ?
Madeleine
Je t’ai préparé des tartines beurrées avec du munster dessus.
Joseph
Trempées dans le café, c’est comme une hostie du bon dieu.
Madeleine
Il mangerait si c’était sa femme…
Joseph
Si c’était sa mère, il mangerait aussi.
Jean
Vous fatiguez pas pour moi.
Madeleine
Ce soir, il y a un loto au foyer. Que ce serait bien que tu y ailles.
Joseph
On y va ensemble.
Madeleine
Que ça serait mieux qu’il y aille seul.
Joseph
Avec ma veine, on gagnerait le VTT.
Madeleine
Tu comprends donc pas ?
Jean
C’est bon. Si tu crois qu’au loto je trouverais une femme à marier?
Madeleine
Avec lui c’est sûr t’aurais aucune chance.
Joseph
Le loto, c’est les familles. Y a que des gamines. Mais avec un VTT tout neuf, il traverserait le village et les filles elles mouilleraient leurs culottes.
Jean
Il en faut plus aujourd’hui. Au moins une Merce.
Joseph.
Une quoi ?
Jean
Une Mercedes, et pas une d’occasion .
Madeleine
Tu pars toujours battu.
Jean
Je sais pas parler aux femmes. J’ai le feu dans la tête et j’arrive plus à dire un mot.
Joseph
Ce qu’il lui faudrait c’est une femmes des afghans avec une grille , qu’il voit pas ses yeux.
Madeleine
Une femme des afghans ? tu sais même pas ce qui se cache dessous.
Joseph
Les arabes, ils savent mieux faire que nous avec les femmes.
Madeleine
Ils savent que la violence et la haine.
Joseph
Au moins, ils leur trouvent des femmes à leurs fils.
Madeleine
Dans ces conditions, je préférerais la mort.
Joseph
T’aurais pas eu le choix. T’aurais eu l’homme et il t’aurait fait dix gosses. T’aurais pas cette amertume, tu serais heureuse.
Madeleine
Je te verserais le bain de pied sur la tête pour te faire comprendre ce que j’en pense.
Joseph
Jean, apporte moi le parapluie.
Madeleine
Plus jamais, tu m’entends, plus jamais !
Joseph
T’as pas d’ordre à me donner ici. Ici, je suis chez moi.
Madeleine
Si je pars, direct à la maison de vieux !
Joseph
Direct ? j’ai le portrait de ta sœur là-bas sur ma table de nuit. Elle sourit et moi je te dis merde !
Madeleine
Pauvre vieux !
Jean
Ca suffit !
Joseph
Je serais pas chez moi ici ?
Jean
Toi aussi tu la fermes ! Ecoutez ce que j’ai à vous dire.
(Silence)
Joseph
T’as quoi ? T’as quoi ? Je suis pas sourd.
Jean
Ecoutez ce que j’ai à vous dire.
(Silence)
Jean
Elle arrive aujourd’hui.
Joseph
Cette eau est glacée. J’ai le sang qui se fige dans les jambes et dans le cœur. Je t’avais dit de pas mettre de vinaigre. Tu l’avais pas bouillie ; si tu bouilles pas, ça laisse les microbes.
Madeleine
C’est stupide, c’est complètement stupide.
Joseph
Les lois de la physique c’est aussi valable pour toi.
Jean
Vous avez entendu ce que j’ai dit ? vous l’avez entendu ?
Madeleine
Tu as dit « elle va arriver », c’est la colère qui va venir.
Joseph
Les bains de pieds servent à rien. Même après je suis froid. C’est que le sang y s’arrête trop haut.
Madeleine
Tu t’es jamais arrêté. Fallait suivre le régime. T’es pas capable de suivre. Le médecin, il sait plus comment faire avec toi.
Joseph
Le médecin, le médecin, pouah !
Jean
Elle peut arriver d’un instant à l’autre. Elle arrive en ville par le train et ensuite elle prend le bus. Trouver la maison, c’est simple. Il y a en a pas d’autre avant la forêt.
Madeleine
Mais de qui tu parles ?
Jean
Une femme va venir.
Joseph
C’est aussi improbable que je parte en courant faire un marathon. Sauf dans mes rêves. C’est dur les rêves, on en souffre toute la journée.
Jean
C’est pas un rêve.
Madeleine
On te croit, on te croit. Tu veux pas un peu d’aspirine pour te calmer ?
Jean
Je suis pas malade.
Madeleine
T’es fiévreux.
Jean
J’ai écrit. C’était pas dans le Chasseur Français, c’était dans le Messager Boiteux.
Madeleine
On dit que c’est que du vol dans le Messager Boiteux.
Joseph
Ils ont été rachetés par les américains.
Madeleine
Et où t’as commandé ?
Jean
En Slovénie. Une centrale d’échange. Ca vient de partout.
Joseph
C’est le pire du pire qui nous attend.
Jean
Je m’en fous. Ca peut venir du Groenland ou du Burundi, je m’en fous.
Joseph
C’est pas d’où ça vient qui compte, c’est ce que ça sait faire. Parce qu’il y a beaucoup à faire ici. C’est pas ce que tu gagnes aux fromages qui nous fait vivre. Y a tout le reste. Le jardin, les poules, le verger, le bois, les chaussettes à ravauder. C’est ça qui nous fait vivre.
Madeleine
Tant que je pourrai…
Joseph
Tu vas pas commencer… C’est tout de suite qui faut la mettre au boulot, sinon ce sera comme la mauricienne à Fernand. Est-ce qu’on sait si c’est des bosseuses ? On sait rien.
Madeleine
C’est comme partout, faut prendre une assurance supplémentaire si tu veux une garantie.
Joseph
Combien ça t’a coûté ?
Jean
La moitié du Chasseur Français.
Joseph
C’est bien.
Madeleine
Le Chasseur Français, c’est plus cher mais c’est éprouvé. Il paie même le billet de retour au cas où ça marche pas.
Joseph
Qui c’est qui voudrait retourner dans la misère ?
Madeleine
Il y a la vaccination et les papiers. C’est compris dans le forfait du Chasseur Français.
Joseph
Ils laisseraient pas entrer quelqu’un qu’est pas vacciné.
Jean
Vacciné ou pas c’est la vie qui compte. On pourra toujours après. On a les meilleurs médecins du monde ici.
Joseph
C’est sûr, sans eux j’aurais plus de jambe.
Madeleine
Et plus de vie.
Joseph
Ca serait peut-être mieux.
Madeleine
Que tu nous aurais laissés ?
Joseph
C’est ma pension qui t’intéresse.
Madeleine
Il resterait Jean. Tu m’abandonnerais pas Jean ?
Jean
Je sais pas.
Madeleine
Comment tu sais pas ?
Jean
Ca dépendrait de la femme.
Madeleine
Tu la prendrais et tu me chasserais ?
Jean
C’est pas ce que je dis.
Madeleine
Tu le penses. Comme le vieux, pareil, ingrat.
Joseph
C’est normal, les jeunes y prennent la place des vieux, c’est comme ça depuis la nuit des temps et ça continuera jusqu’à la fin du monde.
Madeleine
T’en trouveras une qui acceptera de s’occuper de toi ! te laver le cul quand tu te sens plus ! et tes bains de pieds et te masser le dos quand ça creuse dans ta peau et te caresser quand ça grince dans ton ventre ! t’en trouveras une qu’a pas ses quarante ans et même plus !
Joseph
Je lui demanderais à elle qui serait ma belle fille. Ca sera dans le contrat de mariage. Sinon rien. Parce que, au bout du compte, c’est l’héritage qui parle.
Madeleine
Y t’ont envoyé une photo ?
Jean
Oui.
Madeleine
Ca c’est bien.
Joseph
Elle est belle ?
Jean
Je sais pas.
Joseph
Comment tu sais pas ? c’est la photo qu’est pas bonne ?
Jean
On voyait que ses yeux.
Joseph
Y sont pas sérieux au Messager Boiteux.
Madeleine
T’as choisi avec une photo sans expression ?
Jean
On voit tout dans les yeux.
Joseph
C’est des conneries. Tant que t’as pas couché , tu sais rien. Tu sais même pas ce que tu vaux. Peut-être qu’après tant d’années de chômage, ta quéquette, elle marchera pas et ça , ça n’a rien à voir avec les yeux.
Madeleine
Pourquoi on voit que les yeux ?
Jean
Elle est de pied en cap. On dirait une religieuse.
Joseph
Ils recyclent les bonnes sœurs dans les circuits parallèles !
Madeleine
Tu aurais dû en parler, on aurait donné notre avis.
Joseph
Elle passera pas le seuil de ma maison !
Jean
De toute manière, arriverait une femme qui serait aveugle, je la recevrais quand même.
Joseph
C’est ce qu’on dit qu’en on en a marre. Moi aussi j’aurais aimé remplacer ta mère. Il y en avait une dizaine qu’étaient prêtes, mais j’ai pas cédé. C’est le cœur qui doit parler pas la solitude.
Madeleine
Tu sais pas de quoi tu parles. T’as jamais été vraiment seul. Y a toujours eu quelqu’un pour s’occuper de toi. C’est à peine croyable quand on te connaît un peu.
Joseph
Aujourd’hui que j’ai que des insuffisance .... Mais avant. Fallait voir avant.
Madeleine
Tu sais d’où elle vient ?
Jean
De la Mauritanie.
Madeleine
Je sais pas où c’est.
Jean
En Afrique.
Joseph
Une asiatique, c’est mieux. Y a de la culture en Asie. Plus qu’en Afrique.
Madeleine
Et avec le sida…
Joseph
Oui, le sida…
Madeleine
Le Chasseur Français, c’est quand même mieux question maladies. T’as encore la boîte de capotes qu’on t’a achetée l’année dernière ?
Joseph
On voit pas ce qu’il en aurait fait.
Madeleine
Quand je pense que je suis allée à la pharmacie à sa place et que le pharmacien a pas osé demander pour qui c’était.
Joseph
Tu l’as encore ?
Jean
C’est pas ton problème.
Joseph
Comment c’est pas mon problème ? tu vas pas introduire la chaude pisse ou la jaunisse dans cette maison qu’est aussi indemne de contamination que toutes les étables de la région !
Jean
Me fais pas chier !
Joseph
T’aurais au moins pu tenir compte de mon état de santé !
Madeleine
C’est vrai ça. Y a des cas de tuberculose qui arrivent de partout dans le monde.
Joseph
Tu sais ce que c’est la tuberculose ? tu t’en fous ? t’as pas connu ça ! je pourrais cracher du sang que t’en aurais rien à foutre ! Ca peut venir de partout avec des microbes gros comme des morpions et c’est pas ton problème ?
Madeleine
Qu’est-ce qu’on va faire Joseph ?
(Meriem apparaît)
Joseph
T’en fais pas. J’ai encore cent kilos de DDT à la cave. On va tout passer à la poudre : ses vêtements, sa valise, ses cheveux, tout !
Jean
C’est pas un grain que t’as dans la tête, c’est une courge !
Joseph
Vaut mieux avoir une courge dans le ciboulot qu’un haricot dans la culotte !
Jean
Si t’arrête pas, je t’enferme avec les poules !
Joseph
Ca…tu oserais…à ton père, ton propre père, tu ferais ça ?
Jean
Quand ça devient trop d’humiliation…
Joseph
T’as encore rien vu. Quand tu la sortiras ta religieuse, ils se foutront de ta gueule, alors tu diras : il avait raison le vieux, comme il avait raison !
Jean
Ferme-là je te dis !
Madeleine
Non, Jean, non !
Jean
J’aurais dû, il y a longtemps déjà, t’envoyer dans un hospice. Pour toujours.
(Il va pour sortir et voit Meriem)
Joseph
Bon dieu, pourquoi je suis pas encore crevé ?
Madeleine
Ca va, ça va maintenant.
Jean
Entrez…entrez…
(Après un long moment de gêne)
Madeleine
C’est quand même à toi de dire quelque chose Jean…
théâtre amateur belfort